Hypokhâgne (Prépa AL)

Je suis à Lyon, au lycée Edouard Herriot en hypokhâgne, donc en prépa AL. Nous sommes deux hypokhâgnes et plusieurs khâgnes, suivant les spécialités choisies pour la deuxième année. Ces deux années nous préparent à passer le concours en fin de khâgne et qui est désormais un concours commun : on passe un seul concours, et les écoles (ENS, Sciences Po, Ecoles de Commerce, et plein d’autres) choisissent ceux qu’elles souhaitent recruter suivant leurs résultats.

Nous sommes environ cinquante par classe et il y a vraiment une très bonne ambiance, chose primordiale pour le moral et le travail collectif qui est nécessaire en prépa. Les cours sont très denses mais vraiment intéressants : on se consacre, par matière, à un thème que l’on étudie vraiment en profondeur et pendant tout un trimestre (le XIXe en histoire, le théâtre en littérature, le monde arabe en géographie, etc.). Il faut préciser que les matières, bien qu’elles aient le même nom, n’ont pas grand-chose à voir avec celles du lycée. Par exemple, la géographie est très différente en prépa où par géo on entend géopolitique, géographie urbaine, rurale, etc.

 Malgré la quantité de travail que l’on doit fournir, la qualité des professeurs et de leur enseignement nous motive vraiment. Nous lisons énormément (prépa lettre oblige) et cela dans toutes les matières, mais davantage en littérature évidemment, où l’on a toute les deux/trois semaines un test de lecture sur des livres à lire en plus des autres que l’on étudie. Lire beaucoup nous permet d’enrichir notre culture littéraire sur laquelle on va pouvoir s’appuyer le jour du concours. En plus des lectures qui nous occupent pas mal de temps, il y a aussi des devoirs surveillés, plusieurs fois par semaine, des devoirs maison, des khôlles portant sur des livres ou des cours, et des dissertations (sans oublier les concours blancs). En somme, beaucoup de travail, peu de temps pour faire autre chose à côté, mais il est vrai que quand l’on regarde, déjà à ce stade de l’’année, tout ce qu’on a appris depuis la rentrée c’est assez impressionnant ! Et puis on finit par s’habituer à ce rythme de travail. Ce qui est d’autant plus motivant c’est que la prépa AL permet beaucoup de débouchés très différents : dans l’enseignement, le commerce, la publicité, la géographie, l’aménagement du territoire, l’urbanisme, la politique, l’art, etc… Les domaines dans lesquels on peut poursuivre nos études sont très variés.

Une chose primordiale qu’il faut comprendre quand on veut faire une prépa c’est l’importance de l’organisation : nos semaines sont très chargées et on n’a pas de temps à perdre, il faut être capable de définir des priorités, de travailler plus vite et mieux, de cibler davantage les choses qui sont importantes. Il faut aussi être capable de raisonner par soi-même, on ne peut plus simplement se permettre de réécrire son cours, il faut s’approprier les connaissances et fonder à partir d’elles un raisonnement. Je sais que l’on a souvent une image négative de la classe prépa, mais personnellement je suis très heureuse d’y être, d’apprendre autant de choses, d’avoir d’aussi bons professeurs et de travailler dans une ambiance comme celle-ci !